Pôle emploi assure que les “offres non pourvues” restent marginales

28 Févr. 2022

Beaucoup de personnes au chômage malgré les nombreuses offres d'emploi. Une idée qui ne plaît pas à Pôle Emploi lors des débats publics s’il se rapporte au recrutement annuel de la France. Selon les estimations publiées jeudi par Pôle emploi, entre 255.000 et 390.000 personnes seront traitées d'ici 2021 sans la présence de candidats potentiels.

Ce chiffre est un peu supérieur à la précédente étude de 2018 (210.000 à 350.000). Pourtant, cela équivaut à 9 millions de salariés et 28 millions d'emplois français en un mois l'an dernier, sinon plus.

Le nombre de postes vacants est très faible et l'impact sur l'économie est minime, conclut Stéphane Ducatez, Monsieur Statistique à Pôle emploi. Surtout si le raisonnement se base sur l’équivalent temps plein, il ne s’agit que de 180 000 à 273 000 emplois. Pour avoir ces chiffres, Pôle Emploi a transposé les offres d'emploi fermées (pourvues ou abandonnées) au troisième trimestre 2021, alors que le marché du travail se redressait avec la levée des restrictions sanitaires en juin.

 

 

La difficulté de recruter, une sensation ordinaire

 

Suite à une enquête auprès de 8 000 entreprises, 85,9 % des offres retirées de la liste ont été finalisées contre 89,4 % en 2018. Environ 3 % des demandes ont été annulées après la disparition des besoins, 5,1 % des embauches étaient en cours et 6 % ont été abandonnées faute de candidats adéquats contre 4,9 % en 2018. La moitié des offres ont été faites en moins de 45 jours, une durée stable comparée à 2018.

Stéphane Ducatez affirme que cela entretient le débat, alors que le gouvernement, le Medef, la Banque de France ou l'Insee voient presque souvent les difficultés de recrutement comme un frein à la croissance. M. Ducatez a rappelé que tous les jours 25.000 contrats de plus d'un mois sont signés en France avec 12.000 en CDI. 

Néanmoins, Pôle emploi ne conteste pas la difficulté sur les recrutements. Notant qu'ils ont un nombre plus élevé d'employeurs 68% contre 57% en 2018, notamment dans la construction 75% et les postes d'ouvriers qualifiés 79%.

Cependant, la difficulté réside dans le fait de ne pas avoir le sentiment de préjuger des résultats des embauches. Le recrutement se fait finalement dans les temps sans respecter les conditions établies au départ, conclut Stéphane Ducatez. En effet, deux tiers des employeurs déclarent avoir élargi leur recherche à un autre poste (avec moins d'expérience ou moins de formation), un tiers ont augmenté la rémunération et un tiers ont offert de meilleures conditions de travail.


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