Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé un nouveau plan pour lutter contre les tensions à l'embauche en créant un "vivier de demandeurs d'emploi" pour un emploi rapide et en accentuant les contrôles sur ceux pouvant exercer des emplois stressants".
À partir de vendredi, le gouvernement va "mettre en place de nouvelles opérations avec Pôle emploi pour constituer un vivier de demandeurs d'emploi de la région qui seront mobilisés rapidement pour pourvoir les métiers les plus stressants". C'est ce qu'a déclaré le ministre du Travail Olivier Dussopt dans une interview au Figaro.
Chaque agence crée un « vivier de talents » de 100 à 150 candidats pour répondre aux besoins d'embauche des trois industries « les plus stressées » : l'hôtellerie, la santé, les transports et l'entreposage.
L'idée est qu'ils peuvent « opérer rapidement » grâce à une courte période de formation. Le mécanisme peut être modulé en fonction des besoins de la région.
Il s'est également félicité de l'accompagnement de 380.000 demandeurs d'emploi en un an, dont 280.000 chômeurs de longue durée, dont 146.000 chômeurs de longue durée. Durant cette période, Pôle emploi a également pourvu plus de 1 million d'emplois.
Avec le nouveau plan pour faire face aux tensions à l'embauche, a-t-il déclaré, "c'est un problème supplémentaire, plus efficace", assurant qu'il veut "agir sur tous les fronts". Il a pointé du doigt la réforme de l'assurance-chômage, qui est imminente, avec des consultations à partir de lundi "pour accélérer encore le retour à l'emploi".
Il a également mis en avant le « travail de formation ».
Les négociations pour ajuster les règles de l'assurance-chômage en fonction des conditions du marché du travail débuteront lundi et se termineront à la fin novembre. La consultation découle du projet de loi "mesures d'urgence" sur le "plein emploi" adopté en première lecture à l'Assemblée nationale mardi. Selon les mots d'Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, elle a déclenché la possibilité de moduler l'assurance-chômage par décret à l'issue des consultations, de manière à être "plus sévère, quand il y a trop d'offres d'emploi, et quand le chômage est élevé ".
S'il est un secteur qui peine à recruter, c'est bien le tourisme, comme en témoignent les difficultés constatées cet été pour les restaurateurs ou les aéroports. Avec 360.000 postes vacants dans l'hôtellerie-restauration au printemps et 4.000 postes vacants dans l'aviation en mai, les salaires des agences de voyages et agences de voyages ont baissé de 20% depuis le début de la crise du Covid, selon un livre blanc de la Fédération française du tourisme.
Ce livre blanc propose plusieurs pistes : recruter des seniors, des étrangers ou des demandeurs d'emploi hors secteur, améliorer la formation, réduire les coûts salariaux pour maintenir les emplois, voire aider les saisonniers en matière de logement et de formation.
En raison de cette situation, le gouvernement a déployé en mi-septembre une campagne pour favoriser la diversification de l'emploi dans le domaine touristique. Il courra jusqu'en fin décembre 2023 et ses objectifs sont de «renforcer l'attractivité de l'industrie du tourisme et la sensibilisation à la diversité des débouchés professionnels et professionnels, faciliter le recrutement, en particulier dans les emplois tendus où la demande est importante dans les saisons à venir, et se concentrer sur les grands événements à venir en 2023, comme la Coupe du monde de rugby, et attirer vers ces métiers davantage de jeunes formés aux situations d'orientation ou de recherche d'emploi, ainsi qu'attirer des personnes en reconversion professionnelle ».
Avant la pandémie, le tourisme en France représentait 7,4 % du PIB et 9,5 % de l'emploi en 2019.