La période que nous traversons actuellement nous expose à une grosse pénurie au niveau de la main-d’œuvre, ce qui va chambouler le rapport de force entre les entreprises et les demandeurs d’emploi. Ce qui explique une certaine tendance auprès des entreprises à moins se concentrer sur le CV pour embaucher, et ce, en vue d’élargir leurs possibilités de recrutement.
On observe une réelle tendance à ne plus faire attention au CV lors d’une embauche dans certains secteurs tels que la restauration, la logistique, la pharmacie, les grandes distributions ou encore les énergies renouvelables.
Ce n’est pas nouveau dans le domaine, sachant que depuis 1990, Pôle emploi nous a initié à recruter par simulation directe. Et cette année, les statistiques nous démontrent que plus de 100 000 personnes ont été évaluées de cette façon, à l’ancienne. Parmi ces derniers, 30% d’embauches et Pôle Emploi pense faire mieux dans les années à venir.
Le processus d’embauche a été mis en place par Pôle emploi et l’entreprise qui recrute. On y retrouve quelques exercices, des critères de profils présentant quelques aptitudes, des compétences précises, les années d’expériences…
A titre d’exemple, l’usine Siemens du Havre a demandé à l’un de ses candidats de suivre un parcours assez complexe sous forme de labyrinthe avec un stylo, sans dépasser le trait, tout en se tenant debout avec la feuille au ras du sol. A savoir que l’entreprise voulait recruter pour accroître son équipe de fabrication de pales et de nacelles d’éoliennes.
Vous l’aurez vite compris, pour ces nouveaux métiers, les entreprises porteront plus leur attention sur des compétences réelles plutôt que sur les diplômes. Après recrutement, l’entreprise se chargera de former ses nouvelles recrues selon ses besoins spécifiques.
Le plus intéressant, c’est que de nombreuses entreprises dont le secteur ne permet pas normalement ce genre de pratique, se sont mises à l’appliquer. On peut soulever le cas de la pharmacie. L’Américain merck a dernièrement lancé une grosse campagne de recrutement qui sur base uniquement sur des tests d’aptitudes, des entretiens directs, sans la moindre intervention du document qui a toujours été la base de tout processus de recrutement, le CV.
Carrefour a aussi suivi le mouvement, avec 15 000 contrats en CDD pour des personnes âgés de moins de 30 ans, et en pratiquant une méthode assez similaire.
Dans d’autres entreprises, on a remplacé le CV par une vidéo d’entretien différée, comme c’est le cas pour Leroy Merlin. Dans ce cas de figure, le candidat répondra aux questions de recruteurs en s’enregistrant. Une méthode assez moderne et nettement plus efficace pour certaines firmes.