Suite à la crise de 2020, l’État a décidé de baisser la subvention de Pôle emploi pour l'année prochaine. Voici les détails !
Apparemment, 75 % du budget de Pôle emploi est financé par un prélèvement de 11 % sur les cotisations reçues par l’Assurance-chômage.
Aussitôt, une dégradation de la conjoncture engendre en même temps une hausse des dépenses d’indemnisation et une baisse des recettes de l’Assurance-chômage.
Cela s’est surtout remarqué avec le déficit abyssal de l’Unedic dû à la crise sanitaire de 2020.
Une impasse budgétaire de plusieurs centaines de millions d’euros a été constatée au sein de l’opérateur public. La somme manquante pour boucler le budget de 2022 a déjà été calculée. Il s’agit effectivement d’un montant important.
Si 4 075 milliards d’euros ont été versés par l’Assurance-chômage cette année, sa contribution sera réduite à quelque 510 millions d’euros l’année prochaine.
En effet, cette contribution finance les trois quarts du budget de fonctionnement de Pôle emploi. Rappelons que la somme versée est calculée en pourcentage des recettes de cotisation de l’Unedic de l’année N-2.
A contrario de 2019, Pôle Emploi connaît actuellement des difficultés. La crise de 2020 a effectivement provoqué une double baisse des cotisations chômage : un recours massif au chômage partiel et une contraction de la masse salariale, en baisse de 5,7 % d’après l’Acoss.
Heureusement, L’Unedic a conservé un reliquat de sa subvention de 2019. Ainsi, l’impact de la réduction de la contribution de l’Assurance-chômage serait atténué par une baisse de quelque 300 millions d’euros.
À cela s'ajoute également un autre manque à gagner. En application de la convention tripartite 2019-2022 signée avec l’Unedic et Pôle emploi, l’État a déjà réduit sa subvention à quelque 86 millions d’euros en 2020. Une deuxième baisse du même montant doit se réaliser pour l’année prochaine.
Normalement, il devrait s’agir d’une opération de vases communicants. Depuis 2020, l’Unedic aurait dû verser 11 % de ses recettes. Toutefois, la dégradation de la conjoncture a conduit à une perte de 400 millions d’euros. C’est donc la somme totale à combler pour boucler le budget de Pôle emploi en 2022.
En tout cas, ce ne serait pas la première fois que l’opérateur public serait en difficulté financière. Il en a déjà subi des années après sa création, mais jamais dans une telle proportion.
« Le sujet a été posé dès le mois de décembre en conseil d’administration et la préparation du prochain budget se fait très en amont », indiquent les partenaires sociaux. Ce ne serait sans doute pas étonnant si le montant de la contribution de l’État faisait l’objet de grands débats.