Pour cette rentrée 2022, l’académie de Versailles a effectué l’organisation des journées de « job dating » pour le recrutement d’environ 2 000 professeurs. Les entretiens durent seulement 30 minutes et s'ouvrent à plusieurs profils pour régler la pénurie de professeurs.
Face à la pénurie de professionnels de l'éducation, l'Académie de Versailles entreprend une action inhabituelle. Il s’agit de la mise en place des sessions de « job dating » pour recruter 2 000 personnes dès la prochaine rentrée, dont 700 enseignants du primaire et 600 enseignants du collège et du lycée. Organisé en partenariat avec Pôle Emploi, l'événement met en relation inspecteurs de l'éducation nationale et aspirants enseignants. Le 31 mai, au lycée Alfred Kastler de Cergy, dans le Val d'Oise, les couloirs sont devenus des salles d'attente et les salles de classe des espaces d'entretien. 400 candidats ont participé.
Un chef d'entreprise de 51 ans, Nicolas souhaite se reconvertir pour devenir professeur dans un collège. Il dispose de 30 minutes pour être embauché, il a juste imprimé son CV le jour même et s’est présenté. Les profils peuvent varier entre des assistants en éducation, des étudiants ou des salariés en reconversion professionnelle. Pour certains, comme Nicolas, la crise du Covid-19 a été une révélation. Ma fille et moi avons vécu cette expérience, et quelques jours plus tard, j'ai dû construire une plateforme sur Internet pour permettre aux enfants de suivre leur cours depuis la maison. Pour l’évaluation des candidats, 2 professionnelles de l'éducation étaient présentes, une inspectrice et une ancienne directrice, dont Marie-Hélène Petit.
Selon l’ancienne directrice d’école, deux critères sont essentiels : « le niveau minimum requis est important, le BTS ne suffit pas pour devenir enseignant. La fibre pédagogique est également requise ». Les candidats sélectionnés feront l’objet d’un dernier entretien sous deux semaines pour exercer à la rentrée. Toutefois, un enseignant titulaire va faire leur suivi toute l'année. Cependant, le délégué syndical SE-UNSA Nicolas Bodin est un peu réticent : « notre équipe est prête pour les accueillir et les accompagner, il nous faut juste plus de temps. Il faut prendre en compte la prise en charge des élèves qui risque d’être réduite ». Cette action a été un succès pour l’académie. Durant la première vague, 600 aspirants enseignants sont attendus, 800 sont arrivés.